C'est pas parce qu'on vit au paradis qu'on n'a pas une voiture pourrie...
Ce matin un copain de Samuel que je trimbalais m'a demandé pourquoi j'avais une voiture si "toute pourrie"... sans irrévérence aucune, il était juste étonné que je puisse supporter de rouler dans un tel engin. Et oui, tout n'est pas turquoise, ensoleillé et merveilleux dans ma vie de princesse et comme ma voiture, je la prends environ cinq fois par jour, elle fait vraiment partie du décor!
J'ai été tellement heureuse d'avoir enfin un moyen de locomotion que, tel la belle et la bête, je n'ai vu en elle que l'immense liberté qu'elle m'apportait sans prendre en considération son apparence. Mais quand même, elle mérite un petit article si on veut bien immaginer notre quotidien...
Elle a l'âge de notre histoire avec Stephane : 22 ans! Le volant s'éffrite à chaque tournant, tout comme le tableau de bord qui à force de cuire au soleil des Antilles a pris l'indéfinissable couleur taupe des maison à la mode, plus un brin d'air ne s'échappe des ventilateurs et seules les fenêtres grandes ouvertes nous permettent de supporter le cagnard ambiant, et encore à l'arrière une seule fonctionne et ne ferme d'ailleurs pas vraiment, un bouchon de filet de pêcheur sert de changement de vitesse, les sièges sont coincés en position "confort" et il n'y a aucun moyen de les faire bouger, leur mousse apparait par endroits vaguement camouflée par des t-shirt du conseil général enfilés là en guise de house, le coffre ne ferme pas et ne tient pas non plus ouvert (il faut donc le tenir avec la tête et ça n'est pas évident quand on charge les courses toute seule), il n'y a pas de rétroviseur sur le pare brise, la clim n'existe bien sûr pas surement faute d'ingénieurs précoces chez Peaugeot au XXème siècle, l'arrière est 20 cm plus bas que l'avant, il n'y a que 4 ceintures de sécurité qu'il faut coincer sans espoir de clic verrouillant, certains voyants clignotent visiblement sans rapport avec l'état du moteur.... Mais elle ROULE pas vite mais bon je l'aime!
C'est aussi ça la Guadeloupe, un retour à l'essentiel qui me rend heureuse, pas de stress si on s'y assoit plein de sable et tout mouillé sans peur des conséquences. Ah si! La radio marche même si, vu l'engin on s'attend toujours à entendre "à nos actes manqués" de JJ. Goldman ou du Al Corley...